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Cérémonie de clôture des JO 2024 : au Stade de France, un épilogue enchanté après une quinzaine « Seine-sationelle »

Paris a clos, dimanche 11 août au soir, ses Jeux olympiques (JO) au terme de deux semaines de liesse populaire et de prouesses sportives, passant le relais à Los Angeles qui accueillera la prochaine édition, en 2028. Epilogue de cette quinzaine, la cérémonie avait été imaginée par la même équipe artistique, dirigée par Thomas Jolly, que pour l’ouverture, le vendredi 26 juillet, sur la Seine.
L’ovni de la chanson française Zaho de Sagazan et le chœur de l’Académie Haendel-Hendrix ont d’abord interprété Sous le ciel de Paris dans le jardin des Tuileries, devant la vasque olympique, alors que le jour déclinait. Le nageur français Léon Marchand est alors apparu. L’anneau de sept mètres de diamètre a cessé de luire au moment où le quadruple médaillé d’or a saisi une lanterne renfermant la flamme olympique posée à proximité.
Dans le même temps, au Stade de France, le drapeau de la France était porté par plusieurs militaires issus de divers corps de l’armée. Il a ensuite été hissé, alors que La Marseillaise était interprétée par la Maîtrise de Fontainebleau accompagnée par l’Orchestre Divertimento, dirigé par la cheffe d’orchestre Zahia Ziouani.
Puis les porte-drapeaux de chacune des 205 délégations participantes sont entrés dans l’enceinte dionysienne ; pour la France, la cycliste Pauline Ferrand-Prévot et le rugbyman Antoine Dupont. Comme c’est l’usage depuis les Jeux de Melbourne, en 1956, les quelque 9 000 athlètes et accompagnants des différentes nations ont ensuite pénétré dans le stade, donnant libre cours à leur joie et à leur enthousiasme après le stress et la pression des épreuves, célébrant ce moment historique sous les applaudissements des 71 500 spectateurs. Cette gigantesque parade s’est alors transformée en karaoké géant, reprenant des chansons d’Aznavour ou de Queen en passant par Gala.
Comme le veut la tradition, les vainqueurs du marathon ont été honorés lors de cette cérémonie. Mais les Jeux de Paris ont innové en récompensant les athlètes du marathon féminin, la Néerlandaise Sifan Hassan (en or), l’Ethiopienne Tigist Assefa (argent) et la Kenyane Hellen Obiri (bronze).
Après un hommage au Marathon pour tous – une épreuve ouverte au grand public qui s’est tenue dans la nuit de samedi à dimanche – et un remerciement aux volontaires, la cérémonie a ensuite pris un tour plus sombre, dystopique, imaginant que les Jeux avaient disparu dans un futur lointain. Incarnant un « golden voyager » (« un voyageur d’or »), le danseur et contorsionniste Arthur Cadre vêtu d’un costume doré est comme descendu du ciel dans un stade plongé dans l’obscurité, pour exhumer les vestiges des Jeux olympiques.
C’est ensuite suspendu dans les airs que le pianiste Alain Roche a interprété l’hymne d’Apollon sur un piano à queue couché à la verticale, accompagné du chanteur lyrique franco-suisse Benjamin Bernheim.
Peu à peu, 110 performeurs issus du parkour, du street show, du breakdance, du cirque, sans oublier les gymnastes de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, ont joué les explorateurs de ce monde digne de la science-fiction aux côtés d’Arthur Cadre, fil rouge de cette histoire. D’immenses anneaux abandonnés ont pris vie et se sont animés sous les mouvements des acrobates dans un ballet chorégraphique avant de monter dans les airs.
Après ce tableau poétique, Phoenix, un groupe français issu de l’électro-rock très apprécié aux Etats-Unis, a assuré la bande-son, avec ses plus grands titres. Les rejoignant sur scène, la Belge Angèle a accompagné Kavinsky sur Nightcall, rendu célèbre par le film Drive (qui se déroule dans les rues de… Los Angeles), dans un moment suspendu. Puis ce fut le duo Air, compagnons de toujours de la French Touch, qui a interprété son mélancolique Playground Love avec le groupe versaillais.
Durant deux semaines, sans aucun accroc d’organisation, « Paris est redevenue une fête, et la France s’est retrouvée », s’est ensuite félicité le président du Comité d’organisation (Cojop), Tony Estanguet. Ces Jeux ont transformé les Français, « peuple d’irréductibles râleurs » en « supporteurs déchaînés », a-t-il poursuivi.
« Je déclare les Jeux de Paris 2024 clos », a finalement lancé, conformément à la tradition, le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, trois heures après le début du show. Ce dernier a salué des JO « sensationnels » à l’atmosphère inégalable. « Ce furent des Jeux sensationnels du début à la fin, ou oserai-je dire, ce furent des Jeux olympiques Seine-sationnels du début à la fin », a lancé le dirigeant du mouvement olympique, qui quittera son poste en juin 2025 après douze ans de mandat.
Après la transmission du drapeau olympique entre les maires des deux métropoles – Anne Hidalgo pour Paris et Karen Bass pour Los Angeles –, et l’hymne américain – interprété par la chanteuse américaine H.E.R. –, l’acteur Tom Cruise, l’homme des Missions Impossible, a symboliquement relié Paris-2024 et Los Angeles-2028.
Descendant en rappel du toit du Stade de France, il a pris le drapeau aux cinq anneaux avant de partir à moto puis en avion dans une séquence enregistrée pour sauter en parachute au-dessus de la Californie, où était retransmis un mini-concert sur la plage de Long Beach, où se sont succédé les Red Hot Chili Peppers, Billie Eilish et les rappeurs Dr Dre et… Snoop Dogg, mascotte des Jeux de Paris pendant deux semaines de retour sur la côte ouest des Etats-Unis.
Enfin, la chanteuse française Yseult a livré un émouvant My Way, un impressionnant feu d’artifice ponctuant ses dernières notes, tandis que la flamme olympique s’éteignait.
Le Monde
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